lundi, 06 juillet 2009
Carnet de voyage au Sénégal -13-
Notre visite de Saint-Louis continue, toujours en calèche. La ville connait une animation survoltée, beaucoup de familles arrivant pour les fêtes, d'autres partant à la campagne.
Le soir nous prenons notre dernier repas à bord. Entre temps, j'ai reçu un appel de ma fille sur mon portable. Je m'inquiète aussitôt car en règle générale nous ne communiquons que par texto. J'essaie donc de la rappeler mais en vain ! Déjà trottent dans ma tête toutes sortes de scénarios : accident, cambriolage, mort d'un de mes chats... Que diable a-t-il pu se passer pour quelle appelle ? Un peu plus tard je réussis à avoir la communication : elle avait tout simplement des minutes en rabe sur son forfait et en profitait pour me téléphoner. Oh, quelle frousse j'ai eue et dans le coup pour m'en remettre je me tape trois cocktails.
Au dîner -qui fut excellent comme d'habitude- Sophie nous présente le programme du lendemain. est-ce l'effet des cocktails ou la fatigue, toujours est-il que je n'ai pas bien capté ses informations. J'ai seulement retenu que nous devons quitter le bateau à huit heures du matin. Il faut donc boucler les valises dès ce soir. C'est le moment de sortir la valise supplémentaire afin d'y mettre ce que j'ai acheté. Il ne restera qu'à rajouter les achats de dernière minute.
Mais pour l'instant c'est un peu le casse-tête : il faut prévoir les vêtements d'hiver sur le dessus. A ce propos, j'ai récupéré mon manteau à l'hôtel de La Résidence !
La valise principale est bouclée, c'est l'essentiel. Il est maintenant temps de dormir ...
A suivre
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jeudi, 25 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -12-
Le bateau a repris sa route en direction de Saint-Louis. Bientôt nous arrivons au barrage de Diama, qui sert également de point de contrôle entre le Sénégal et la Mauritanie.
Le passage de l'écluse s'effectue assez rapidement, juste le temps de photographier ces groupes de personnes qui se rendent au Sénégal.
Ce barrage permet de filtrer l'eau saline qui remonte le fleuve et d'irriguer les champs de canne jusqu'à Podor.
Sur la rive nord le paysage mauritanien annonce déjà le désert. On aperçoit des dunes de sable dans le lointain. Nous arrivons à Saint-Louis en fin de matinée.
Une foule de petits marchands attend fébrilement notre débarquement le long du quai. Il faut savoir que chacun se prépare à fêter la Tabaski (fête du mouton). Ce jour-là chaque Musulman pratiquant se doit d'acheter un mouton, l'égorger, le manger en famille et en offrir à ses voisins. Pas étonnant donc si, dans les rues on peut voir, attachées devant les portesd des maisons, des centaines de pauvres bêtes bêlant à tue-tête (sans doute pressentent-elles ce qui les attend!).
Mais pour le moment, Ansou nous propose une balade en calèche à travers la ville.
A la pointe-nord de l'île on aperçoit la langue de Barbarie, cette longue étendue de sable séparant le fleuve de la mer.
Cette étrange machine est une grue à vapeur, installée à Saint-Louis afin de permettre de soulever de lourdes charges (locomotives en particulier) à l'époque de la construction d'une voie ferrée. Elle est demeurée intacte, juste recouverte d'une bonne couche de rouille. Un peu plus loin nous passons devant l'ancienne demeure du général Faidherbe.
En nous dirigeant vers le centre, nous empruntons le pont Malick-Gaye et nous bifurquons peu après sur la gauche : nous voici à Guet N'Dar, le quartier des pêcheurs en pleine effervescence en cette veille de fête.
Ansou nous a une fois de plus prévenus : "Méfiez-vous, les gens n'aiment pas être photographiées."
Bon, qu'à cela ne tienne, on photographiera les poissons !
L'odeur qui régne dans ce quartier est pestilentielle. Mais nous sommes des gens polis et nous respirons donc à pleins poumons comme si de rien n'était. Et dans l'échelle des valeurs je ne sais trop si cette odeur est pire que celle respirée aux abords d'un Mac Do, une odeur fétide qui me fait tirer au cœur à chaque fois que je passe devant un des ces établissements.
Seuls, deux petits Néerlandais qui nous accompagnent se cachent le nez dans leur pull. Ils font la curiosité des gamins des lieux qui sont étonnés par la blondeur de leurs cheveux.
Après avoir jeté un coup d'œil rapide sur les milliers de poissons en train de sécher au soleil, nous nous dirigeons vers la mer. A cet instant précis je repense alors au récit de Pierre Loti, découvrant la côte saint-louisienne :
« On aperçoit aussi ce que l'on n'avait pas vu du large : d'immenses fourmilières humaines sur le rivage, des milliers et des milliers de cases de chaume, des huttes liliputiennes aux toits pointus, où grouille une bizarre population nègre. Ce sont deux grandes villes yolofes : Guet N'Dar et N'Dar-Toute, qui séparent Saint-Louis de la mer.
Si l'on s'arrête dans ce pays, on voit bientôt arriver de longues pirogues à éperon, à museau de poisson, à tournure de requin, montées par des hommes noirs qui rament debout. Ces piroguiers sont de grands hercules maigres, admirables de formes et de muscles (...).
En passant les brisants, ils ont chaviré dix fois pour le moins (...) La sueur et l'eau de mer ruissellent sur leur peau nue, pareille à de l'ébène verni.» (Le roman d'un Spahi)
Au fond, rien n'a profondément changé depuis l'époque de Loti. Seules les huttes ont été remplacées par des habitations en dur recouvertes de tôle. Et à cet instant précis je suis envahie par une très forte émotion. Emotion face à la mer rugissante, bonheur de découvrir des paysages hors du commun, je sais que cet instant très bref restera longtemps gravé dans ma mémoire. Demain il va falloir rentrer, retrouver la grisaille, le train-train quotidien, les gens indifférents. Alors je ferme les yeux, je respire à fond l'air chargé d'embruns... Encore quelques minutes de répit !
A suivre
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mardi, 23 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -11-
Matinée libre à bord. Le bateau a jeté l'ancre dans les hautes herbes non loin du parc national du Djoudj, la troisième réserve ornithologique mondiale classée par l'UNESCO depuis 1971. La visite du parc est ouverte de novembre à mai et s'effectue à bord de longues pirogues qui permettent une approche assez silencieuse afin de mieux observer les oiseaux.
Je ne me faisais guère d'illusion pour les photos et je n'ai donc pas été trop déçue par le résultat médiocre obtenu. Il est en effet très difficile de photographier des animaux à moins de se poster à un endroit et d'attendre, d'attendre...
Cela ne pouvait pas être le cas ici. Donc je m'estime assez heureuse d'avoir quand même pu prendre quelques groupes de pélicans sur leur nichoir, ou en vol, un crocodile en pleine sieste et un varan.
J'ai loupé les phacochères.
Nous avons rejoint le bateau au coucher du soleil.
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jeudi, 18 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -10-
Après la visite dans le village Peul, nous revenons déjeuner à bord. Nous assistons à la tractation entre des pêcheurs qui viennent d’attraper un énorme « capitaine » et essaient de le vendre au cuisinier. Mais la transaction ne se fait pas .
Peu après une vedette vient chercher des touristes de passage sur le bateau. Ce sont deux couples que l’on qualifierait de « ringards », copie palote de riches américains en vadrouille ! Les deux femmes font penser aux actrices des années cinquante, tant pour l’âge que pour la mise ! Et la vedette repart avec son chargement dans une immense gerbe d’eau… au risque de faire chavirer la barque des pêcheurs.
Après le déjeuner, nous embarquons sur la barge qui nous conduit à l’embarcadère du « Gîte d’étape du fleuve». Nous y apercevons les couples du matin qui sont toujours à table sur la terrasse ombragée.
Ce gîte est particulièrement fréquenté par des chasseurs (de décembre à mars). Je n’ai pas trouvé de site web. Dommage !
Ce qui nous attend n’a rien de réjouissant –enfin pour moi : visite de l’usine de raffinage de la canne à sucre. Un ancien employé nous attend, il va nous servir de guide et nous expliquer les différentes étapes pour passer de la canne au sucre.
Je vous avouerai que j’ai zappé une partie de ses explications, j’ai cependant noté que cette usine fournit la totalité du sucre utilisé dans le pays. Elle fonctionne sans discontinuer et emploie un nombre considérable de personnes.
Bref, cela semble un modèle dont les Sénégalais sont extrêmement fiers.
Après la visite, il est prévu d’assister au brûlage d’une parcelle de canne. En effet, la coupe reste manuelle et le brûlage permet de neutraliser les éventuels dangers que représentent les serpents, les phacochères et autres bestioles.
Nous sommes invités à grimper dans un bus qui va nous conduire sur la parcelle à brûler…Trois quarts d’heure plus tard, nous arrivons enfin sur les lieux ! La nuit commence déjà à tomber. Moi je pense surtout qu’il va falloir se farcir encore trois quarts d’heure de route pour le retour, sur un chemin passablement défoncé, en évitant d’accrocher les convois de canne qui rapportent leur chargement à l’usine.
La parcelle mise en feu s’étend sur cinq hectares. Il faut bien avouer que le spectacle est assez impressionnant !
Retour vers l’usine, un peu plus long encore car il fait nuit maintenant.
Le menu du soir va bien vite me faire oublier ces désagréments ( je parle pour moi car cette visite semble avoir fait l’unanimité , comme quoi les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas). Donc au menu :
Langouste grillée, poisson en papillote avec purée de patate douce, glace. Et pour faire digérer, une infusion à la citronnelle ! Bonne nuit tout le monde, à demain.
A suivre ...
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samedi, 13 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -9-
Mardi 18 décembre
Au programme de la matinée : visite d’un village de nomades Peuls dont les troupeaux de zébus paissent pour quelques mois près des rivages du Sénégal.
Avant d’y aller, Ansou nous a donné la veille au soir quelques recommandations :
« Nous devrons marcher un peu, le chemin est très épineux, prévoyez donc des chaussures montantes. D’autre part, dans les arbres il y a des essaims d’abeilles sauvages. Il faudra passer rapidement. Evitez surtout de mettre du parfum ou tout autre déodorant qui pourraient les attirer. Mettez des vêtements à manches longues. Enfin, ne vous approchez pas des zébus. Les femelles sont plutôt agressives et vous risqueriez d’attraper un coup de corne !»
Bon, ça promet, je n’ai pas de manches longues, les seules chaussures montantes sont mes chaussures de ville…Il faut savoir que les abeilles ont tout de même la taille de nos frelons, ça laisse songeur !
A huit heures nous embarquons sur la barge qui nous conduit sur le rivage. Après une petite demi-heure de marche sans véritable danger, nous arrivons soudain dans une vaste clairière verdoyante où paissent en toute liberté des troupeaux de zébus.
Le spectacle est très bucolique, il règne en ce lieu une beauté, une quiétude inégalable. Les nomades vivent dans des cases qu’ils construisent en paille tressée.
Les agneaux sont regroupés dans un enclos entouré d’épines afin de les protéger d’éventuels prédateurs.
Toute leur richesse est dans leurs troupeaux (zébus, moutons, chèvres) qu’ils transmettront plus tard à leurs enfants.
Nous rencontrons le chef du village, un respectable vieil homme de 90 ans qui, malheureusement, souffre de la vue.
Retour au bateau et départ vers la prochaine escale : Richard-Toll.
A suivre…
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