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mercredi, 29 septembre 2010

Istanbul -1-

Mardi 22 septembre 2009, première partie.


podcast
J’ai dû passer la nuit dans un hôtel près de Roissy car le départ a lieu ce matin. Le TGV avait une bonne heure de retard en gare de Saint-Pierre-des-Corps et il était donc 20h30 quand je suis arrivée à Roissy. J’avais réservé une chambre à l’hôtel Comfort au Mesnil-Amelot. Je commence à le connaître par cœur cet hôtel puisque c’est la troisième fois que j’y descends.

Lever à 4h du matin. Après un copieux petit déjeuner (ce qui est pris n’est plus à prendre !), j’attends donc la navette qui doit conduire les touristes jusqu’aux terminaux. Nous sommes quatre à attendre cette foutue navette qui tarde à venir. La cour de l’hôtel est encombrée par deux cars venant chercher une petite centaine de touristes. Si cette attente ne m’inquiète pas outre mesure – j’ai de la marge- il n’en est pas de même pour les trois autres personnes, des Américains, dont le visage se décompose peu à peu au fur et à mesure que s’égrènent les minutes. Pour ma part, je reviens à la réception et demande un taxi.

Les Américains- qui ne parlent absolument pas français- semblent au bord du désespoir. A les observer, j’en déduis qu’il s’agit d’une grand-mère accompagnée de sa fille et de son petit-fils âgé d’une bonne vingtaine d’années. Tandis que le jeune homme parlemente avec le réceptionniste, une des femmes vient vers moi et essaie d’entamer le dialogue. Elle est mal tombée avec moi. Cependant, dans la mesure de mes pauvres moyens en anglais, je lui demande :

Ouat Terminal ? oine, tou ou tri ?

Je vois alors que j’ai mis le doigt sur un point sensible car elle ne semble pas savoir. Vite, elle fouille dans son sac à la recherche des papiers.

Je lui fais alors comprendre qu’il reste la solution du taxi. A ce moment, mon taxi arrive. C’est un Espace pouvant sans difficulté prendre six personnes. Je lui explique que ces Américains doivent également aller à Roissy, au terminal 3. Sans complexe aucun, le chauffeur me dit alors :

C’est le tarif de nuit. Pour vous, ce sera vingt euros et trente pour les Américains.

Arnaqueur ! La dernière fois à la même heure j’avais payé quinze euros. Mais bon, j’ai beau lui dire qu’il exagère, il s’en fout royalement. C’est à prendre ou à laisser !

Dix minutes plus tard, le taxi me laisse devant les portes d’entrée du Terminal 1. Première chose à faire : repérer le hall d’enregistrement. C’est le n°3.

Le guichet ouvre à 6h30. J’ai donc de la marge pour me balader dans l’aéroport.

7h50 : début de l’embarquement sur un avion de la compagnie Turkish Airlines.

 

Turquie 3 002.JPG

8h30 : l’avion décolle…

Trois heures et trente minutes plus tard, nous survolons Istanbul. Je ne vois rien car j’ai pris une place côté couloir. Il est 12h30, heure locale (une heure de plus qu’à Paris). Après avoir récupéré ma valise, je quitte l’aéroport. Au dehors c’est une grande agitation. Dans le guide du routard, j’avais lu qu’on pouvait utiliser une navette pour rejoindre le centre d’Istanbul. J’ai en main les papiers de l’hôtel avec le nom, l’adresse et le numéro de téléphone.

Iou go in Yenikapi ?

Après acquiescement du chauffeur je grimpe dans le bus. L’aéroport est situé non loin de la mer de Marmara et nous sommes environ à quinze kilomètres d’Istanbul. La route longe la côte. Sur la mer, des centaines de cargos semblent attendre. Effectivement ils attendent l’autorisation de pouvoir s’engouffrer dans le détroit du Bosphore pour rejoindre la mer Noire. Premier arrêt : Yenikapi. C’est là que je descends.

Sur le plan que j’ai étudié en large et en travers avant mon départ, je sais que l’hôtel se situe pas très loin d’une gare. Donc, quand j’aurai repéré la gare (normalement située sur ma gauche) je ne serai pas loin. Je commence à remonter tranquillement sur une large avenue envahie par les voitures. Je suis très sereine. Au bout d’un quart d’heure, ne voyant toujours pas de gare en vue, je décide de prendre un taxi.

Hep, taxi !

Avant de grimper, je lui donne l’adresse.

Ail go in ze hôtel Orient, Mermercirel Caddesi nomber failve (caddesi signifiant rue).  

Le chauffeur me regarde d’un air suspicieux, regarde le plan et la photo de l’hôtel en miniature. Il hausse les épaules me faisant comprendre qu’il ne voit pas du tout où ça se situe.

Bon, il ne veut pas faire d’effort. Je reprends mon chemin et une minute plus tard je hèle un autre taxi. Même réaction du chauffeur !

Un léger vent d’anxiété souffle alors au dessus de ma tête. Bon, pas de panique Tinou, il te reste le téléphone.

Avec mon portable je compose donc le numéro de l’hôtel.

Il n’y a pas de réponse pour le numéro demandé , me susurre alors une voix féminine en français.

Je réitère l’appel en supprimant les trois premiers chiffres du numéro, qui sont ceux de la Turquie. Même réponse. Mais je suis têtue et je recommence en supprimant cette fois-ci les deux numéros suivants. Il ne reste plus que 7 chiffres. Le résultat est toujours nul. Le léger vent qui soufflait précédemment au-dessus de ma tête se transforme soudain en tempête. Et si l’hôtel n’existait pas ?

Le chauffeur s’est arrêté et attend un client. Il me regarde faire, ça m’agace prodigieusement.

Je sors alors de mon sac à dos la pochette où se trouvent tous mes papiers, à la recherche du numéro de téléphone de Nouvelles Frontières.

Allo, c’est Madame L. Je suis bien arrivée à Istanbul mais j’ai un petit souci. Je ne trouve pas l’hôtel que vous m’avez indiqué et personne ne semble connaître. Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Donnez-moi votre numéro de portable et je vous rappelle.

Entre-temps le chauffeur de taxi est descendu de voiture et s’approche bientôt. Il tente alors de m’expliquer quelque chose que je comprends très vite finalement et qui me parait judicieux : entrer dans un hôtel proche et demander l’emplacement de mon hôtel. Je le gratifie d’un énorme sourire et reprenant mes affaires, je pénètre à l’intérieur d’un hôtel qui se situe juste derrière moi.

Naturellement la réceptionniste ne parle pas français. Il va donc falloir que je me fasse comprendre :

Hello ! Esquiouze mi, beut aille sirche ze hotel Orient.

Autant vous dire que je n’ai rien compris à ce qu’elle a répondu, mais ses gestes ont été amplement suffisants : son bras s’est alors tendu vers l’avant et sa main s’est pliée sur la gauche. Ouf,  cet hôtel n’est donc pas un leurre…

Je ressors pleinement rassurée et j’oblique donc sur la gauche, c'est-à-dire que je reviens sur mes pas. Dix mètres plus loin devant moi se dresse alors un bâtiment de couleur ocre-rouge que je reconnais aussitôt : Orient Hotel.

 

Turquie 1 040.JPG

J’étais passée devant sans le voir. Autant vous dire que c’est avec un sourire radieux que j’ai franchi le seuil de l’hôtel. À ce moment là, le portable se met à sonner :

Alors Madame L, vous en êtes où dans vos recherches ?

Ça y est, j’ai fini par trouver.

Bon tant mieux, je vous souhaite un bon séjour et allez vous reposer !

Aller me reposer ? Il en a de bonnes celui-là. Je ne suis pas venue pour me reposer mais pour profiter au maximum. Ma chambre se situe au premier étage et donne sur la rue. Elle est spacieuse, propre, le lit est bon, la salle de bain possède une baignoire et il y a même un sèche-cheveux. Bref, un hôtel qui correspond tout à fait à mes attentes. Il est situé dans la Corne d’Or, à deux cents mètres de la ligne du tramway qui dessert tout le centre de la ville. De ma chambre la vue n’a rien de folichon. Mais cela ne me gêne pas énormément, je ne suis pas venue pour rester enfermée dans une chambre. Un coup d’œil par la fenêtre :

 

Turquie 3 003.JPG

Après une rapide toilette et un changement de tenue, appareil photo en bandoulière, me voici dans la rue :

A nous deux Istanbul !

 

00:55 Publié dans Turquie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, istanbul, turquie | |  Facebook

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