mercredi, 24 novembre 2010
Istanbul -7-
Jeudi 24 septembre, suite et fin.
La promenade en bus du jeudi matin :
En sortant de la basilique Sainte-Sophie, que vois-je, située juste en face ?
Eh bien… Sultanahmet camii, ou si vous préférez la mosquée du sultan Ahmet Ier, que l'on nomme plus généralement "la mosquée Bleue" en raison des teintes bleutées que prend la pierre à certains moments du jour. ! Il n’y a qu’un jardin public à traverser, un joli petit jardin avec des bassins remplis d’eau, des fleurs, de la verdure et de l’ombre.
Dans la foulée, je pénètre donc dans l’enceinte de la mosquée. L’entrée y est gratuite, il faut simplement s’armer de patience -car il y a foule- et se déchausser. Alors que je m’apprêtais à prendre place dans la file des visiteurs, je remarque un grand panneau écrit en plusieurs langues sur lequel il est indiqué aux femmes de se couvrir la tête. Mince, et je n’ai rien prévu pour ! Je regarde les femmes autour de moi, elles ont toutes mis quelque chose sur la tête. Je me dis qu’il serait un peu idiot d’attendre et d’être refoulée au dernier moment à l’entrée. Aussi je fais demi-tour. J’aurai l’occasion d’y revenir dan sune prochaine note.
Je traverse alors l’ancien hippodrome qui fut le centre stratégique de Constantinople durant près de dix siècles. Sa construction débuta en 203, mais il atteignit ses proportions définitives en 324 sous l’empereur Constantin : 400m de longueur sur une largeur de 200m, ce qui en faisait le 2ème plus grand hippodrome de l’Antiquité. Il était non seulement un lieu de divertissements (courses de chars), mais aussi l’endroit où les adversaires politiques pouvaient se confronter. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
L’obélisque de Théodose, datant de 3500 ans avant J.C et que l’empereur Théodose fit venir du temple de Karnak en 390. Sur le socle on peut découvrir des scènes de vie représentant Théodose.
La colonne serpentine, datant de 479 avant J.C, est rapportée de Delphes en 326 par l’empereur Constantin. Elle représentait trois serpents entrelacés –aujourd’hui disparus- dont les têtes supportaient un vase en or.
L’obélisque murée, mesurant 33m de haut, et dont l’origine est incertaine. Les Croisés (encore eux !) la dépouillèrent de ses plaques de bronze.
Tout cet ensemble se situe aujourd’hui dans un jardin tout en longueur.
La loge de l’empereur était ornée de quatre magnifiques chevaux qui sont aujourd’hui à Venise. Leur histoire est assez intéressante pour que je vous la raconte :
L’origine de ce magnifique quadrige est incertaine. Certains historiens prétendent qu’ils proviendraient de l’île de Chio, d’autres parlent de Corinthe. Toujours est-il qu’on les retrouve à Rome, surmontant l’arc de Trajan. Puis l’empereur Théodose les fit transporter à Constantinople. Plus tard, lors de la quatrième croisade, les Vénitiens s’en emparèrent pour les placer sur la basilique Saint-Marc à Venise.
En 1797 Napoléon s’empare à son tour du quadrige qui se retrouve devant le Louvre, sur l’arc de triomphe du Carrousel.
Après Waterloo, les Autrichiens restituent les chevaux à Venise. Des copies sont alors placées sur le Carrousel. Aujourd’hui les chevaux originaux ont été mis à l’abri de la pollution à l’intérieur de la basilique Saint-Marc. Ceux que l’on aperçoit à l’extérieur ne sont que des répliques.
Je flâne alors dans les rues. C’est ainsi que je me retrouve à une des portes d’entrée du grand Bazar. Il existe depuis le XVe siècle, c’est la «grande surface» de l’époque. Des caravansérails furent construits à l’intérieur du Bazar pour recevoir les caravaniers livrant leurs produits. Il brûla de nombreuses fois au cours des siècles. L’actuel bazar date des premières années du XIXe siècle. Sur une superficie d’environ 200 000m2 avec ses 4000 échoppes, il est le plus grand bazar couvert du monde. Chaque rue regroupe les artisans d’une même corporation. Certes il n’a plus le même prestige qu’autrefois, on y trouve maintenant beaucoup de produits manufacturés, de la pacotille, un joyeux bric-à-brac, les produits made-in-China ne sont pas en reste. Cependant l’endroit garde un côté magique de par son ambiance très orientale. Comme je n’avais pas d’objectif précis – à savoir l’achat d’un kilim ou bien encore un vieux bijou en argent- je me suis donc laissée porter par la foule à travers le méandre des rues et ruelles.
En sortant du grand Bazar je suis rentrée tranquillement à pied jusqu’à mon hôtel. J’ai traversé alors un quartier où tout était écrit en russe. Je n’ai pas réussi à savoir si cette immigration était récente. Toujours est-il que c’est le quartier des prostituées. Les Turcs l’appellent le quartier «Natacha».
Un peu plus loin, j’ai cru être revenue en Afrique en traversant un quartier habité par une grande majorité d’Africains. Un court instant je me suis revue déambulant dans les rues de Saint-Louis du Sénégal !
Là encore je n’ai pas pu savoir de quel pays ils étaient originaires. C’est à cet endroit que je suis entrée dans un cybercafé pour lire mon courrier.
Voici un diaporama résumant la balade du matin :
À suivre …
18:35 Publié dans Turquie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, turquie, istanbul | | Facebook
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