dimanche, 12 juillet 2009
Carnet de voyage au Sénégal -épilogue-
Il me reste encore un peu de temps pour flâner dans les rues de Saint-Louis. Tous les gens s'affairent dans les maisons et la ville est devenue subitement très calme.
A midi, je retourne à l'hôtel de La Résidence où nos valises ont été déposées avant le transfert pour Dakar.
J'y retrouve Anne et Louis qui ont bien du mal à digérer le fait de partir dans la nuit. Sont également présents deux autres couples dont le vol, en direction de Nantes, est fixé vers 19h.
Nous déjeunons ensemble puis c'est le chargement des valises dans le minibus. Adieu Saint-Louis ! Reviendrai-je un jour ? C'est peu probable.
Le trajet est beaucoup moins fatigant qu'à l'aller, la circulation est quasi inexistante et le petit car file sur la route déserte. De temps à autre, on aperçoit une carcasse d'animal sur le bas-côté. Des bandes de vautours voraces achèvent de le dépecer.
Le chauffeur, très sympa, nous arrête à deux reprises pour faire une pause clope et prendre quelques photos de baobabs.
Les abords de Dakar sont plus difficiles. La ville est en pleine construction, partout des immeubles neufs et des ébauches de grands axes routiers.
Nous arrivons bientôt devant l'entrée de l'aéroport. L'accès en est gardé par des hommes armés qui demandent à voir les passeports. A l'intérieur, c'est un grand brouhaha, d'interminables files d'attente de touristes bronzés qui reviennent des clubs de la côte. Un guide nous attend pour se charger des formalités d'embarquement. Nous quittons les Nantais qui sinsèrent dans la queue pour l'enregistrement de leurs bagages. Le guide revient peu après avec mon billet. Le vol est à 21h. Mais Anne et Louis doivent attendre le milieu de la nuit pour partir. Anne se précipite alors au guichet pour tenter d'obtenir des places dans le vol de 21h. Elle va ainsi attendre, debout, pendant près de trois heures, un éventuel d"sistement qui leur permettrait d'avoir des places.
J'ai été obligée de les quitter et je me retrouve bientôt dans la salle d'embarquement. La confusion y est totale. Les affichages ne correspondent pas à ce qui est annoncé , les gens s'énervent. Je m'installe prendre un café et j'observe toute cette agitation quand, soudain, je vois apparaître Anne ! Ils ont fini par avoir des places.
Le vol pour Roissy est bientôt annoncé porte 3A et il s'affiche au-dessus de la porte 4A. Bousculade... 3 ou 4 ? Finalement ce sera la porte 4.
Bienvenue à bord ! Airbus A320. J'ai la place 11D. Petit problème, il n'y a pas de place 11D. De 11C on passe directement à 11E. Voici d'ailleurs le passager de la place 11E. Ce n'est pas bien grave, on se décale.
Vers 2h30 du matin l'avion atterrit à Agadir pour le changement d'équipage, puis nous repartons en direction de Marseille que nous atteignons vers 7h.
La moitié des passagers est descendue à Marseille. Il reste environ deux heures avant d'atteindre Roissy. Brrr, qu'il fait froid !
Je récupère très rapidement ma valise. Bises, Anne et Louis, on s'écrira !
Je rejoins ensuite le Terminal 2. Il ne reste plus qu'à attendre 13h37, l'heure du TGV qui va me ramener à la maison.
15h20, voici Saint-Pierre-des-Corps. Je saute dans un taxi. Arrivée devant la maison, je suis obligée d'ouvrir la valise sur le trottoir pour retrouver la clef. Ah, la voici, cachée tout au fond, bien sûr.
" Bonjour Théo et Popy !"
FIN
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mercredi, 08 juillet 2009
Carnet de voyage au Sénégal -14-
Huit heures, la cabine est libérée, les valises ont été descendues à quai. Bon, que fait-on maintenant ? Une grande partie du groupe ne repart que demain. Pour eux, une journée à la plage a été organisée, sur la lagune de Barbarie. Ils dormiront ce soir à l'hôtel de La Résidence et quitteront Saint-Louis dans la matinée.
Sophie m'a dit que je partais seule pour Dakar en début d'après-midi. Louis et Anne, qui étaient arrivés avec moi, ne sont pas inscrits sur le même vol, mais doivent partir dans la nuit ! Bon, pas de panique, profitons des derniers instants pour aller se balader dans les rues. C'est aujourd'hui que doit se dérouler le massacre des moutons. Ils sont tous bien beaux, lavés, décorés et le supplice ne devrait plus tarder. Un Sénégalais nous explique que l'égorgement aura lieu une fois que l'imam aura fini sa prière à la mosquée et aura tué son mouton.
Avec Françoise, une amie du groupe, nous allons donc voir le mouton de l'imam. Ah pour sûr, c'est le plus beau, le plus gros et le plus enrubanné ! (je parle évidemment du mouton). Déjà le spremiers fidèles se pressent à la mosquée. Il n'y a que des hommes, ayant revêtu des habits traditionnels somptueux. Vous auriez vu ces couleurs, une vraie splendeur !... Hélas pas de photos. Les seules autorisées sont celles des moutons.
La fébrilité est perceptible chez les animaux, chez moi aussi d'ailleurs. Je m'attends à voir bientôt les rues transformées en un vaste champ de bataille, le sang dégoulinant sur le sol, avec pour bruit de fond les cris d'agonie des bêtes.
Ah, ça y est, l'imam a fini son sermon ! Tous les fidèles se précipitent hors de la mosquée. Attention, préparez vos couteaux, sortez les bassines, le spectacle va commencer.
Ouf ! L'égorgement se fait à l'intérieur des maisons, les moutons sont rentrés et nous échappons ainsi à la boucherie. Alors nous retournons voir où en est le dépeçage du mouton de l'équipage du bateau.
Le matin même la pauvre bête, qui était enfermée dans la salle des machines depuis quelques jours déjà, avait été sortie et soigneusement lavée sous l'œil attentif de Sophie.
Quand nous arrivons, l'animal vient juste de trépasser et a été installé pour le découpage. Déjà les premières odeurs de viande grillée se répandent dans la ville. Hum, ça me donne faim.
Après le découpage, c'est le nettoyage des tripes dans l'eau du fleuve qui prend très vite des teintes rosées.
A suivre
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lundi, 06 juillet 2009
Carnet de voyage au Sénégal -13-
Notre visite de Saint-Louis continue, toujours en calèche. La ville connait une animation survoltée, beaucoup de familles arrivant pour les fêtes, d'autres partant à la campagne.
Le soir nous prenons notre dernier repas à bord. Entre temps, j'ai reçu un appel de ma fille sur mon portable. Je m'inquiète aussitôt car en règle générale nous ne communiquons que par texto. J'essaie donc de la rappeler mais en vain ! Déjà trottent dans ma tête toutes sortes de scénarios : accident, cambriolage, mort d'un de mes chats... Que diable a-t-il pu se passer pour quelle appelle ? Un peu plus tard je réussis à avoir la communication : elle avait tout simplement des minutes en rabe sur son forfait et en profitait pour me téléphoner. Oh, quelle frousse j'ai eue et dans le coup pour m'en remettre je me tape trois cocktails.
Au dîner -qui fut excellent comme d'habitude- Sophie nous présente le programme du lendemain. est-ce l'effet des cocktails ou la fatigue, toujours est-il que je n'ai pas bien capté ses informations. J'ai seulement retenu que nous devons quitter le bateau à huit heures du matin. Il faut donc boucler les valises dès ce soir. C'est le moment de sortir la valise supplémentaire afin d'y mettre ce que j'ai acheté. Il ne restera qu'à rajouter les achats de dernière minute.
Mais pour l'instant c'est un peu le casse-tête : il faut prévoir les vêtements d'hiver sur le dessus. A ce propos, j'ai récupéré mon manteau à l'hôtel de La Résidence !
La valise principale est bouclée, c'est l'essentiel. Il est maintenant temps de dormir ...
A suivre
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jeudi, 25 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -12-
Le bateau a repris sa route en direction de Saint-Louis. Bientôt nous arrivons au barrage de Diama, qui sert également de point de contrôle entre le Sénégal et la Mauritanie.
Le passage de l'écluse s'effectue assez rapidement, juste le temps de photographier ces groupes de personnes qui se rendent au Sénégal.
Ce barrage permet de filtrer l'eau saline qui remonte le fleuve et d'irriguer les champs de canne jusqu'à Podor.
Sur la rive nord le paysage mauritanien annonce déjà le désert. On aperçoit des dunes de sable dans le lointain. Nous arrivons à Saint-Louis en fin de matinée.
Une foule de petits marchands attend fébrilement notre débarquement le long du quai. Il faut savoir que chacun se prépare à fêter la Tabaski (fête du mouton). Ce jour-là chaque Musulman pratiquant se doit d'acheter un mouton, l'égorger, le manger en famille et en offrir à ses voisins. Pas étonnant donc si, dans les rues on peut voir, attachées devant les portesd des maisons, des centaines de pauvres bêtes bêlant à tue-tête (sans doute pressentent-elles ce qui les attend!).
Mais pour le moment, Ansou nous propose une balade en calèche à travers la ville.
A la pointe-nord de l'île on aperçoit la langue de Barbarie, cette longue étendue de sable séparant le fleuve de la mer.
Cette étrange machine est une grue à vapeur, installée à Saint-Louis afin de permettre de soulever de lourdes charges (locomotives en particulier) à l'époque de la construction d'une voie ferrée. Elle est demeurée intacte, juste recouverte d'une bonne couche de rouille. Un peu plus loin nous passons devant l'ancienne demeure du général Faidherbe.
En nous dirigeant vers le centre, nous empruntons le pont Malick-Gaye et nous bifurquons peu après sur la gauche : nous voici à Guet N'Dar, le quartier des pêcheurs en pleine effervescence en cette veille de fête.
Ansou nous a une fois de plus prévenus : "Méfiez-vous, les gens n'aiment pas être photographiées."
Bon, qu'à cela ne tienne, on photographiera les poissons !
L'odeur qui régne dans ce quartier est pestilentielle. Mais nous sommes des gens polis et nous respirons donc à pleins poumons comme si de rien n'était. Et dans l'échelle des valeurs je ne sais trop si cette odeur est pire que celle respirée aux abords d'un Mac Do, une odeur fétide qui me fait tirer au cœur à chaque fois que je passe devant un des ces établissements.
Seuls, deux petits Néerlandais qui nous accompagnent se cachent le nez dans leur pull. Ils font la curiosité des gamins des lieux qui sont étonnés par la blondeur de leurs cheveux.
Après avoir jeté un coup d'œil rapide sur les milliers de poissons en train de sécher au soleil, nous nous dirigeons vers la mer. A cet instant précis je repense alors au récit de Pierre Loti, découvrant la côte saint-louisienne :
« On aperçoit aussi ce que l'on n'avait pas vu du large : d'immenses fourmilières humaines sur le rivage, des milliers et des milliers de cases de chaume, des huttes liliputiennes aux toits pointus, où grouille une bizarre population nègre. Ce sont deux grandes villes yolofes : Guet N'Dar et N'Dar-Toute, qui séparent Saint-Louis de la mer.
Si l'on s'arrête dans ce pays, on voit bientôt arriver de longues pirogues à éperon, à museau de poisson, à tournure de requin, montées par des hommes noirs qui rament debout. Ces piroguiers sont de grands hercules maigres, admirables de formes et de muscles (...).
En passant les brisants, ils ont chaviré dix fois pour le moins (...) La sueur et l'eau de mer ruissellent sur leur peau nue, pareille à de l'ébène verni.» (Le roman d'un Spahi)
Au fond, rien n'a profondément changé depuis l'époque de Loti. Seules les huttes ont été remplacées par des habitations en dur recouvertes de tôle. Et à cet instant précis je suis envahie par une très forte émotion. Emotion face à la mer rugissante, bonheur de découvrir des paysages hors du commun, je sais que cet instant très bref restera longtemps gravé dans ma mémoire. Demain il va falloir rentrer, retrouver la grisaille, le train-train quotidien, les gens indifférents. Alors je ferme les yeux, je respire à fond l'air chargé d'embruns... Encore quelques minutes de répit !
A suivre
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mardi, 23 juin 2009
Carnet de voyage au Sénégal -11-
Matinée libre à bord. Le bateau a jeté l'ancre dans les hautes herbes non loin du parc national du Djoudj, la troisième réserve ornithologique mondiale classée par l'UNESCO depuis 1971. La visite du parc est ouverte de novembre à mai et s'effectue à bord de longues pirogues qui permettent une approche assez silencieuse afin de mieux observer les oiseaux.
Je ne me faisais guère d'illusion pour les photos et je n'ai donc pas été trop déçue par le résultat médiocre obtenu. Il est en effet très difficile de photographier des animaux à moins de se poster à un endroit et d'attendre, d'attendre...
Cela ne pouvait pas être le cas ici. Donc je m'estime assez heureuse d'avoir quand même pu prendre quelques groupes de pélicans sur leur nichoir, ou en vol, un crocodile en pleine sieste et un varan.
J'ai loupé les phacochères.
Nous avons rejoint le bateau au coucher du soleil.
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