samedi, 07 avril 2007
VIETNAM, III
Carnet de route au Vietnam, troisième jour
Mardi 9 janvier.
Deux coups frappés dans la porte du compartiment nous réveillent en sursaut sur le coup des six heures du matin. Le train est arrêté. Vite, il faut s’extirper des couchettes, enfiler les chaussures, extraire les valises du compartiment et se précipiter en vitesse sur le quai. Roselyne, qui dort avec des boules Quies, n’a rien entendu et il faut la secouer.
En moins de cinq minutes on se retrouve, échevelés, hagards sur un quai sans lumière. Dans le train la lumière a également été coupée ce qui fait que les retardataires doivent se débrouiller dans le noir complet !
Gare de Lao Cai
Bienvenue à Lao Cai ! De l’autre côté du fleuve Rouge qui longe la ville, c’est la Chine.
Pour l’instant, nous nous retrouvons sur le parking de la gare, un peu abasourdis. Là, le guide fait charger nos bagages dans un minibus, puis nous fait grimper dans un autre minibus pour nous en faire descendre cinq minutes plus tard pour monter dans un second, qui s’élance, fait le tour de la place et…. finalement s’arrête devant un hôtel-restaurant situé trente mètres plus loin!
L'endroit s'appelle le Terminus ; il fallait y penser !
Un petit café, ça fait du bien. Surtout qu’on réussit à avoir du pain, du lait et même du beurre !
Bon, on n’est pas là pour s’amuser. Allez, en route, direction un village situé à une dizaine de kilomètres et où se tient ce matin un marché.Ça grimpe et la route laisse un peu à désirer. D’ailleurs quand il pleut, ça doit être impraticable ! Les cars de tourisme ne peuvent y accéder, c’est pour cela que nous avons un petit car plus maniable.
Vous connaissez tous la pub pour Orangina, « secouez-moi , secouez-moi ! » ? Eh bien, c’est l’occasion de la chanter car, pour être secoué on fut secoué ! A tel point qu’il valait mieux ne pas s’asseoir au risque de décollage instantané.
Je ne vous ai pas dit que notre voyage avait pour thème la rencontre des ethnies minoritaires du Vietnam.
Le Vietnam compte 54 ethnies différentes: la principale ethnie, les Viets, représente 86% de la population totale du pays qui est évaluée à envrion 86 millions d'habitants. Les 14% restants sont donc composés de 53 ethnies différentes, principalement réparties dans les hauts plateaux du nord-ouest, du centre, sur la côte centrale et dans le delta du Mékong. Le but du voyage était donc de rencontrer quelques unes de ces ethnies qui continuent à conserver leurs traditions ancestrales, mais pour combien de temps encore ?
Un circuit hors du commun et des grands sites touristiques. D’ailleurs vous allez vous en rendre compte tout de suite.
E n cours de route nous apercevons une jeune Hmong fleurie qui attend le petit car local pour aller au marché voisin. Qu’à cela ne tienne, on l’emmène avec nous ! On quitte la route pour emprunter une piste et quelques kilomètres plus tard, nous voici au village.
Arrêt pipi pour ces dames, en bas, et pour ces messieurs, de l’autre côté de la route. La notion "de tri sélectif " des ordures ménagères est loin d'être arrivée au Vietnam.
Le marché est très animé, il fait un temps gris et assez frais.
Nous sommes les seuls étrangers, mais notre présence ne gêne nullement les habitants qui se laissent volontiers photographier, amusés de se voir ensuite dans l’appareil.
Scènes très colorées…Le coiffeur, le marchand de poissons séchés, la viande de porc.
Le marché aux buffles, l’artisanat local, le lavage de pieds dans le ru tout proche.
Nous restons une bonne heure à observer le trafic, un peu bousculés car les gens arrivent peu à peu des villages voisins par le pont situé plus loin ou encore par des chemins qui descendent de la montagne.
Bientôt nous quittons cet endroit pour retourner déjeuner à Lao Cai, là même où le matin nous avions pris le petit déjeuner.
A suivre
D'autres photos ICI.
Rajout de dernière minute: en consultant les photos que notre guide Tien nous a données, que vois-je ?
Dis-moi, Alain, tu nous avais caché que tu avais déniché une fiancée ! Petit cachotier...
02:20 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (5) | Envoyer cette note
Carnet de route au Vietnam, troisième jour (suite et fin)
Avant d’atteindre Lao Cai, nous faisons un nouvel arrêt dans un village où la cueillette du thé vert vient d’être faite récemment et les arbustes ont été taillés pour la récolte suivante.
Un village pauvre, mais où les gens sont heureux de nous accueillir. Dans toutes les maisons il y a l’électricité et souvent une télé, même si le sol est en terre battue.
Les femmes possèdent toutes une machine à coudre. Elles font elles-mêmes leur costume dont elles sont très fières !
A Lao Cai nous nous rendons d’abord devant l’entrée du pont qui enjambe le fleuve Rouge. De l’autre côté c’est la Chine.
Les marchands chinois traversent quotidiennement le pont pour venir vendre leurs produits.
Après le déjeuner, petite pause sur la place de la gare de Lao Cai, là même où nous sommes arrivés le matin.
J’en profite pour goûter à un jus de canne à sucre broyée dans cette archaïque machine. Délicieux !
Puis nous regrimpons dans notre petit car. Cette fois-ci, les femmes se mettent à l’avant du car. La secouette « Orangina » du matin, nous la laissons volontiers à ces messieurs !
Bientôt nous prenons la route vers le sud en direction de Sapa. Une distance de 38 kilomètres que nous allons parcourir en trois heures.
A environ mi chemin, nous nous arrêtons dans un autre village, peuplé par l'ethnie Yao.
Les habitants de ce village pauvre vivent en altitude dans une région assez ingrate et froide.
Les femmes Yao nous ont vu arriver depuis la route et quand le car stoppe à l’entrée du village, elles sont déjà là à nous attendre pour nous proposer leur artisanat ( petits sacs, pochettes etc). Me voici donc entourée par deux femmes qui ne vont plus me lâcher d’une semelle tout le long de la balade. Et elles sont curieuses !
« Comment tu t’appelles ? Quel âge tu as? Tu as des enfants ? »
Le soleil décline dans le ciel et le froid commence à se faire sentir. On imagine sans difficulté que leur vie est bien précaire. Dans leurs maisons, même si la télé est bien présente, il n’y a aucun confort. Un brasier se consume au centre de la pièce principale et dans la pénombre on distingue l’homme de la maison qui s’est endormi sur sa chaise ! L’alcool de riz ou l’herbe du coin ont eu raison de lui ! Ce qui fait beaucoup rire les femmes Hmong qui le secouent comme un prunier pour le sortir de sa torpeur !
Au-dehors une ribambelle d’enfants errent, souvent pieds nus dans la boue. Je songe alors à « nos chères têtes blondes » que l’on sur couve chez nous… Quel terrible contraste ! Et cependant ces enfants n’ont pas l’air malheureux. Il vivent dans la pauvreté, certes, mais ils ne souffrent pas de la faim et surtout, surtout, ils sont élevés dans le respect de la famille et les liens entre les différentes générations sont très importants. On retrouvera ça dans tout le pays.
Mes deux copines me raccompagnent jusqu’au car et se font de plus en plus pressantes.
« Dis, t’achète à moi ? »…C’est ainsi que je suis repartie avec cinq ou six sacs brodés et quelques écharpes.
En contre partie, je leur ai demandé de poser pour la photo. Voici donc mes deux copines :
Nous arrivons enfin à Sapa. Située à une altitude de 1650 mètres, Sapa est un ancien site militaire français construit vers 1912. Puis la petite ville se transforma en station thermale. Il subsiste encore de belles demeures coloniales.
Aujourd’hui Sapa est devenu assez touristique. On y croise surtout des « routard » de tous pays en quête d’authenticité. Ouverte aux étrangers depuis 1990, la ville tend à devenir un lieu de tourisme de masse. Cependant elle mérite le déplacement car la région est très belle, comme vous le verrez demain !
Pour l’instant nous rejoignons notre hôtel. Nous allons y rester deux nuits, ouf, le temps de reprendre des forces.
C’est très amusant car, avec le froid et la brume qui sont brusquement tombés sur la ville, on se croirait un peu en Forêt Noire ! Nous dînons en ville. La température frise les 0° et comme le restaurant n’est pas chauffé, nous mangeons avec nos manteaux. D’ailleurs les serveurs ont aussi leur anorak et leur bonnet ! C’est assez rigolo. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est quand nous retrouvons nos chambres. On nous a bien installé du chauffage ( un petit soufflleur qui ne chauffe que lorsqu’on est devant) … mais on ne dépasse pas les 10°. C’est surtout la très grande humidité qui est gênante. J’ai donc dormi avec mes chaussettes, le pyjama, un pull et le gros peignoir trouvé dans la salle de bain. Par chance, comme j’ai une chambre pour moi toute seule, je récupère la deuxième couette du lit inoccupé !
Je vous dis à demain !
A suivre
Autres photos : ICI.
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13:22 Publié dans Vietnam | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
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